Nous avions tout notre temps ou celui des papillons
Pour faire nos enfants aussi beaux que nous étions
Les Wriggles
Et il y a toutes ces questions.
Sur mon futur.
Sur son futur.
Sur le futur tout court.
Mais quel sera mon avenir ?
Ai-je fait le bon choix ?
Je m'imagine déjà face à mes patients. Dans longtemps. Peut-être.
Avenir en points de suspension
Je ne devrais pas me soucier de ce qui va arriver. Ou pas. Mais c'est plus fort que moi. D'être là en suspension encore une demi-semaine, entre deux semestres, comme un train qui s'arrête dans une gare, qui laisse descendre les passagers, juste le temps de penser, un moment, regarder par la fenêtre, le paysage qui défile, là on se stoppe, on s'arrête, un moment, juste le temps de rembobiner le film, ou le projeter déjà dans l'autre sens, se projeter déjà sur la suite du chemin, avant que le train ne reparte, bientôt, oui, bientôt.
Et ces mots ont-ils un sens ?
J'aligne encore les mots, comme ça, juste par besoin, pour donner corps à mes pensées. J'ai besoin de visualiser les choses. Comme tous ces os, tous ces muscles, les voir en vrai, plus seulement des noms qui ne se rapportent à rien, jetés en l'air, appris par coeur.
Mes pensées, c'est pareil. J'étale ici leur chair fraiche, bien sanguinolente, je détaille les milliers de cellules, les infimes molécules, je découpe, je tranche, je cisaille, je mets les mains dedans, je brasse le tout (hum, et là je deviens un peu trash)(mais seulement un peu)(c'est pas le livre d'anatomie, le jéjunum, le coeur, les reins, les testicules, hein).
Je devrais arrêter de réfléchir, m'empêcher de penser.
Et puis raconter des choses futiles (comme par exemple comment j'ai perdu mes chaussettes).
Rire aux éclats (ou comme une baleine)(ou rire aux éclats comme une baleine)(on peut très bien faire les deux à la fois, non ?).
Ne pas me prendre trop au sérieux.
Arrêter de me faire mille films.
Arrêter de me faire mille films.
Arrêter de me faire mille films.
Et puis me la jouer épicurienne.
Carpe diem mademoiselle.
J'oublie trop souvent je crois.
Et demain c'est vendredi.
Et vendredi c'est la fête jusqu'au bout de la nuit. Seront tous plus jeune que moi, mais rien à foutre, eux au moins ils savent s'amuser.
Je vais oublier que j'ai vingt ans, l'espace d'un instant, et leur faire croire que j'ai cinq ans et demis (euh, pas sure qu'ils vont me croire, hein)(quoique si je joue VRAIMENT bien mon rôle de gamine de cinq ans et demis...)(hum, vous redirai).
Enfin bref, vais aller bouger la moindre mes neurones, et tout le reste qui va avec. Parce que non, je ne suis pas qu'un tas de neurones perdues comme ça au milieu de rien, hein, j'ai aussi des jambes et des cheveux, et accessoirement des orteils.
Par contre, le cerveau, je l'ai commandé, je sais pas quand il va arriver (bon au moins j'ai les neurones, c'est déjà ça, hein).