Par où on commence ?

Trente-six-mille cartons éparpillés dans la chambre, des habits partout, les affaires de deux demoiselles - dont une plutôt pas très ordrée - dans 10  mètres carrés, je ne sais plus où mettre les pieds.

Bon, alors je range tous mes CD au fond du premier cartons, j'empile les bouquins par-dessus. Déjà ça de fait. Dis, où sont mes pulls ? Ah tiens ben je vais mettre les cintres dans un sac Migros... Bon, alors ce carton c'est bon, je peux le fermer. Et puis les chaussures, je mets où ? J'vais quand même pas les ranger avec mes albums photos, non ?

Je descends ce qu'il y a sur l'étagère du haut pour le mettre sur l'étage du bas. Histoire d'avoir une vue plus globale du truc. Et je vide les armoires.
C'est fou ce qu'on peut entasser de choses en une année... Et ça fait mal au coeur de jeter le piercing de nombril kitchissime avec une jolie cerise rouge - inutile vu que j'ai pas de piercing au nombril -, mais c'est un cadeau euh !!! (Bah oui, j'suis un peu sentimentale des fois...)(Bon, il s'est retrouvé dans la poubelle quand même, hein, pour finir)

Une heure plus tard. Bilan :
- mes CD et mes bouquins sont dans un cartons
- mes habits sont dans un autre
- à tiens, et mes soutifs je les range où ?
- sur l'étagère du bas : un tournevis, un couteau suisse avec lime à ongles et petits ciseaux, des lames et des lamelles des labos de biologie - avec la brucelle et la lancette et le papier buvard -, une poupée russe, une petite voiture rouge hongroise qui roule toute seule quand on la fait d'abord aller en arrière, des trombones, des punaises, du scotch, un nécessaire à ongles, un petit pot en verre - vide -, une boîte de peinture, un flacon de parfum, un ours en peluche, un sachet de graines de tournesol, un petit tube et de la parafine des labos de biochimie, des coquillages, des étoiles et des ours fluorescents, une pomme de pin, un bocal de cartouches d'encre, des boîtes avec des boucles d'oreilles et des colliers, des badges de bénévole
- étallés sur le lit : des petites lumières, un carillon en bambou, une chaise malgache, des tissus, une assiette, une empreinte de pied en terre

Je remets la musique à fond. Intense réflexion. Question d'organisation...

Et puis je décroche les photos et les tissus des murs, je grimpe sur le tabouret, sur mon bureau encombré d'habits, je joue à l'équilibriste, j'enlève mes stores aussi. Pff, ce foutu scotch ne veut pas se décoller... Bon, je laisse, je veux pas m'arracher les ongles, non plus (même si y'a toujours le nécessaire à ongles sur l'étagère du bas au cas où, hein), tant pis, je ferai ça une autre fois.

Puis soudain la blancheur des murs en face de moi. Pincement au coeur. Dire que j'ai passé une année ici... et maintenant c'est fini... Ces quatres murs ont vu tant de choses... J'essuie une larme au coin de l'oeil. Je me revois dans le film qui défile à l'envers jusqu'à octobre passé. Une année.

Partir c'est mourir un peu.

Mais je vais bientôt ressusciter ailleurs.